Première fois que je dors dans la voiture à l’étranger, je venais de quitter l’Oktoberfest à Munich pour rejoindre Prague en République Tchèque, 4-5 heures de route, étant parti le soir, je décide de dormir sur le chemin, en choisissant de dormir plutôt du côté de l’Allemagne car je sais que c’est autorisé et c’est sans doute plus sûr. A la tombée de la nuit et à une quinzaine de kilomètres de la frontière, je m’arrête donc sur un parking public en pleine campagne, là où dorment les routiers, il y a d’ailleurs déjà quelques camions.
Arrivé 22h, alors que je testais mon appareil photo pour photographier le ciel nocturne, une première voiture banalisée arrive et s’arrête à mon niveau, gyrophare allumé. J’ai lu sur internet qu’il existait des “faux policiers” qui profitaient qu’on leur donne nos papiers pour partir avec notre porte-feuille alors je me méfie, mais là le gyrophare est incrusté à l’avant de la voiture donc ça doit être des vrais.
Je leur donne donc mon permis de conduire, ma carte d’identité et ma carte grise, et, voyant d’où je viens (à savoir, Marseille), ils me demandent si j’ai une arme sur moi, je leur réponds donc que non et que je fais uniquement un voyage en Europe. Ils fouillent tout de même un peu la voiture et finissent par partir.
Je m’endors donc, et le lendemain, à 7h30, rebelote ! Une autre patrouille, celle du matin, vient me contrôler à son tour, alors que j’étais encore dans mon sac de couchage sur le siège passager, ils toquent à la fenêtre en me présentant leur carte de policier, bonne surprise, un des deux policiers parle sommairement français. Cette fois je ne sors pas, je me contente d’ouvrir la fenêtre et de donner les papiers, et là, le policier commence à lire ma carte d’identité, puis arrive la ville “Marseille”, et forcément il n’a pas pu s’empêcher de dire (toujours en français) “Il y a beaucoup d’étrangers à Marseille ! Tunisiens, marocains…”, ainsi, voulant aller dans son sens pour éviter d’attirer les problèmes, je me permets sur un ton humoristique de lâcher un “Vous avez oublié les algériens !”. Sa réaction est immédiate, il commence à rire de vive voix et appelle son collègue pour lui expliquer… Suite à ça il va finalement me rendre mes papiers sans contrôler la voiture et j’ai pu partir ensuite.
Mais au moins maintenant, je sais que je ne dois pas crier sur les toits d’où je viens si je veux éviter les préjugés et les problèmes ! Et quand je pense qu’on lit sur internet des personnes qui ne se sont jamais faites contrôlées en plusieurs mois de road trip en Europe, va falloir qu’elles m’expliquent.