C’est un peu par hasard pendant ma visite de Kyoto que je suis tombé sur cet évènement, le Hari-Kuyo, le festival des aiguilles brisées (ou usées). Il se déroule dans de nombreux temples le 8 février, sur Kyoto, il se produisait au temple Horin-Ji, à deux pas de la fameuse bambouseraie d’Arashiyama !
Le temple Horin-Ji
Paragraphe rapide sur le temple Horin-Ji où se déroulait la cérémonie des aiguilles brisées. Il s’agit d’un temple bouddhiste, dédié à Akashagarbha (un des 13 bouddhas), qui aurait été construit en 713 après JC. L’ensemble est plutôt petit, on aperçoit une pièce principale et quelques annexes, en soi le temple Horin-Ji n’est pas impressionnant, mais on peut en revanche profiter de sa hauteur et de sa terrasse avec vue sur Arashiyama !
Dans le petit jardin du temple Horin-Ji, on trouve des arbres fleuris aux couleurs roses. Au début je pensais que c’était des fleurs de cerisier, mais en y regardant de plus près, ce n’est pas ça, en plus ce n’est pas la bonne saison. Donc si vous avez une idée de ce que c’est, je suis preneur !
L’heure de la cérémonie des aiguilles brisées approche, je me dirige donc vers la file d’attente pour rentrer dans le temple, bonne surprise, sur les dizaines de personnes présentes, on est que deux “touristes”, il faut dire que la cérémonie n’est pas vraiment populaire. Sur le chemin du temple, une petite statue de Bouddha étrangement déguisée nous accueille.
Le festival des aiguilles brisées
Rentrant dans le vif du sujet, après avoir retiré nos chaussures, me voilà assis au milieu de dizaines de japonais, majoritairement des femmes. Je n’ai compris que plus tard pourquoi, en réalité le Hari-Kuyo, cérémonie des aiguilles brisées est une sorte de mémorial où les femmes japonaises plantent leurs aiguilles usées dans de la gelée ou du tofu pour commémorer le travail accompli jusqu’à maintenant.
Trois moines bouddhistes vêtus de violet rentrent dans la pièce, tout le monde se met sur les genoux et les chants commencent. Voici une petite vidéo pour vous faire écouter ces merveilleux chants :
Au bout de quelques dizaines de minutes, les moines nous invitent à prendre les aiguilles à disposition au centre du temple Horin-Ji et à les planter dans les blocs de tofu prévus à cet effet.
Je m’approche donc des aiguilles et plante la mienne, me voilà bénit pour être un parfait couturier pendant tout une année ! Pendant que tous les participants viennent planter la leur, les chants continuent de plus belle. Il faut savoir que le temple est assez petit et la salle résonne, on est vraiment dans une atmosphère très particulière et très dépaysante.
Une fois toutes les aiguilles plantées, les chants s’entendent encore pour une dizaine de minutes et finissent par s’éteindre, marquant la fin de la cérémonie des aiguilles brisées. Tout le monde sort donc du temple pour aller profiter du thé mis à disposition gratuitement par les moines.
Pour résumer, ce fût un vrai régal de découvrir cette cérémonie hors des sentiers battus. Le fait d’être le seul touriste dans la salle renforce vraiment l’impression de choc culturel, et il faut avouer que de pouvoir écouter ces chants sacrés en silence total sans les bruits des appareils photos et les flashs est vraiment plaisant. A noter également que la cérémonie des aiguilles brisées est totalement gratuite, vous pouvez toutefois faire un don au temple si vous souhaitez aider à son entretien !